Empire de France : I] Histoire de la France.La France actuelle, pays de langue romane mais de superstrat germanique, occupe la plus grande partie des anciennes Gaules celtiques, conquises par Jules César, mais elle tire son nom des Francs, un peuple germanique, dont le nom signifie « hommes libres », qui se forma tardivement et s’installa sur une partie des terres de l’Empire romain.
1. Évolution du nom « France » et du TerritoireFrancia désigne à l’origine la région du nord de l’Europe, peuplée, ou plutôt dominée, par un peuple de guerriers germaniques qui se nomment eux-mêmes les Francs. Francia n’a alors pas une connotation politique mais plutôt géographique ou sociologique, comme Maghreb ou Balkans au XXIe siècle. Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui élit un chef de guerre nommé roi des Francs, et se place librement sous son autorité pour les affaires militaires. La guerre étant considérée comme la valeur par excellence de l’homme libre, franc finit par devenir synonyme de libre.
En 1204, le mot Francia désigne, pour la première fois, le territoire sur lequel s’exerce l’autorité de ce roi des Francs, qui commence sporadiquement à se nommer rex Francie. Cette autorité se limite encore à celle qu’autorise le lien de vassalité, et ne porte donc que sur les seigneurs eux-mêmes, à l’exclusion de leurs territoires, de la population de ceux-ci, et même des propres vassaux de ces seigneurs. Ceci ouvre toutefois la porte au concept d’une autorité civile du roi sur un territoire. Mais il faut attendre le XVe siècle pour que ce concept soit reconnu, bon gré mal gré, sinon accepté (guerre folle), par la plupart des seigneurs.
Au début du XVIe siècle le concept de « chose publique » fait une réapparition timide après avoir disparu avec la chute de l’empire romain. En 1499, le contrat de mariage du roi de France, qui dispose de la propriété de la France, tente, sans succès, de constituer un engagement non seulement entre les signataires, mais aussi entre leurs descendants, et même leurs successeurs. La nationalité française est définie à cette époque.
C’est aussi vers cette époque qu’un embryon d’État commence progressivement à se mettre en place. Jusqu’au milieu du XVIe siècle, le roi est un nomade qui se déplace avec toute son administration, ne restant jamais plus de quelques semaines dans la même résidence, ce qui limite singulièrement les possibilités de centralisation des fonctions étatiques.
Au début du XVIIe siècle, la politique étrangère de la France commence à dépasser les seules agressions militaires directes. Richelieu introduit la diplomatie comme une façon de faire mener ses guerres par d’autres pays.
La révolution française constitue l’acte de naissance de la Nation française, et du peuple français en tant qu’acteur politique. Il ne s’agit alors pourtant encore que de concepts tout théoriques. Ce sont les guerres napoléoniennes, et surtout les grandes guerres de 1870, 1914 et 1939 qui font de la Nation française une image mentale partagée par les Français.
2. Haut Moyen-AgeLa Gaule connaît à partir du Ve siècle l’époque des migrations barbares, avec la présence de plusieurs peuples, notamment les Burgondes, les Wisigoths et les Francs.
Une grande partie des régions constituant la France actuelle sont réunies sous Clovis en 507 (réunion sous la domination franque, ou regnum francorum, des Alamans, des Burgondes et des Wisigoths au nord des Pyrénées). Ce « royaume des Francs » qui s’exerce sur ce que l’on appelait encore la Gaule tire sa légitimité et son unité de sa romanité culturelle. Mais il est partagé puis réuni à de multiples reprises au gré des héritages des héritiers de Clovis (dynastie des Mérovingiens). Ces royaumes ultérieurs s’appellent Neustrie (Paris), Austrasie (Metz), Bourgogne (Chalon), Aquitaine (Bordeaux).
À partir du milieu du VIIIe siècle Pépin le Bref, roi des Francs non mérovingien, étend considérablement le royaume des Francs, bientôt érigé en Empire par son fils Charlemagne et son petit-fils Louis le Pieux. Après la mort de Louis, son domaine est partagé en trois parties où l’autorité centrale s’effondre rapidement, ramenant l’organisation de la région à la situation antérieure : la Francia orientalis (à l’est), la Francia occidentalis (à l’ouest) et entre les deux l’éphémère Lotharingie, domaine d’un empereur très théorique. La partie orientale correspond à ce qui devint plus tard l’Allemagne et la partie occidentale, à la France. C’est de 842, avec les serments de Strasbourg passés entre les petits-fils de Charlemagne, que date la source la plus ancienne attestant l’usage de deux langues différentes de part et d’autre du Rhin (le tudesque et le roman). Ce texte a donc souvent été présenté comme l’acte fondateur de la France (et de l’Allemagne). Des descendants de Charlemagne — les Carolingiens — conservent une influence symbolique sur des territoires correspondant très grossièrement à la France jusqu’en 987, date à laquelle le duc Hugues Capet est élu roi des Francs
3. Temps féodauxHugues Capet, en modifiant les règles de succession, crée les conditions qui permettront, au long des siècles suivants, la constitution de la France. Ses descendants, les Capétiens règnent alors sur la France, en trois dynasties successives (Capétiens directs, Valois et Bourbons), jusqu’en 1792 lorsque Louis XVI est déposé lors de la Révolution française, puis durant un intermède de trente ans, de 1814 à 1848.
Les premiers rois de la dynastie étendent progressivement le domaine royal, consolident la royauté franque malgré l’opposition des Plantagenêts, qui se matérialise par la guerre de Cent Ans. Mais ce n’est qu’à la fin du XIIe siècle que Philippe Auguste étend pour la troisième fois en un millénaire l’autorité du roi des Francs des Pyrénées à la Manche. C’est à cette époque qu’on commence à employer l’expression royaume de France, et que celui-ci acquiert un poids comparable à celui de l’Angleterre ou du Saint Empire romain germanique. Les derniers siècles du Moyen Âge, marqués par les crises de la Guerre de Cent Ans et de la peste noire, renforcent finalement l’autorité royale, qui ne devient incontestable qu’au XVe siècle, avec Louis XI.
4. Renaissance et EmpireÀ la fin du Moyen Âge l’Espagne des rois catholiques et les possessions des Habsbourg s’unissent, ce qui donne naissance à l’empire de Charles Quint. François Ier et son fils Henri II luttent contre cette nouvelle puissance avec des succès et des revers. Mais les guerres de religion qui marquent la seconde moitié du XVIe siècle et le règne des derniers Valois (François II, Charles IX, Henri III) éloignent la France du théâtre européen.
Il faut attendre Henri IV, puis Louis XIII et son ministre Richelieu, pour que la prépondérance espagnole soit remise en cause au profit de la France. Malgré la disparition prématurée de ces acteurs, l’équilibre des forces est rétabli puis renversé, par de grands politiques comme Mazarin, notamment en 1648 (traité de Westphalie) et 1659 (traité des Pyrénées).
Dans le domaine colonial, le bilan est en revanche mitigé : malgré un bon départ en Amérique avec l’expédition de Jacques Cartier sous François Ier, une implantation réussie aux Antilles, en Louisiane, et au Sénégal sous Louis XIV, le manque de détermination de Louis XV a conduit à de graves échecs devant les Anglais en Inde et au Canada, et, ainsi, à rompre la dynamique créée par ses prédécesseurs.
5. La Révolution et l'EmpireLes difficultés financières, le refus des réformes et l’impatience du peuple conduisent à la Révolution française, de 1789 à 1799. Cet épisode marquant dans la construction de l’histoire nationale voit naître notamment la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et de la promotion des idéaux de liberté, égalité, fraternité.
La Révolution se déroule en plusieurs phases et commence par un essai de monarchie constitutionnelle, avec la réunion des États généraux, puis la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, les troubles politiques et sociaux (opposition du tiers état face à la noblesse) aboutissent à la chute de la monarchie, le 10 août 1792. L’ébullition révolutionnaire conduit à une succession de régimes (République de la Convention, Directoire, Consulat) en conflit quasi permanent avec les autres pays européens inquiets d’une propagation des idées républicaines.
À partir de 1799, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir, d’abord comme Premier consul, puis comme empereur. Cette période voit l’instauration de nouvelles institutions, tandis que la France s’étend à travers l’Europe avant une période de revirements militaires. L’épisode s’achève par la restauration des Bourbons en 1815
6. Le 19ème siècleLa Restauration de 1815 marque le début d’une nouvelle tentative de monarchie constitutionnelle, mais les tensions des règnes de Louis XVIII puis surtout de Charles X conduisent à la Révolution de 1830 qui porte Louis-Philippe Ier au pouvoir. De 1830 à 1848, la Monarchie de Juillet est un régime soutenu par la bourgeoisie, mais qui suscite une opposition légitimiste, bonarpartiste et surtout républicaine.
Cette dernière entraîne la révolution de février 1848 qui voit une tentative de régime présidentiel, la Seconde République.
Le 2 décembre 1851, le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, organise un coup d’État. Le 14 janvier 1852, il est nommé empereur sous le nom de Napoléon III. Sous le Second Empire, le pays connaît les débuts de la deuxième industrialisation, impulsée par des orientations économiques libérales, fondées sur des constructions capitalistiques fortement structurantes (banques d’affaires, compagnies de chemin de fer et maritimes, industries lourdes et textiles, grands magasins, etc.). Sur le plan de la politique extérieure, Napoléon III s’assure la confiance du Royaume-Uni (guerre de Crimée) qui permet d’assoir l’influence de la France au Proche-Orient tandis que son action en Italie, contre l’Autriche, est couronnée de succès et conduit à la réunion à la France de régions du Piémont (Savoie]], Nice). Néanmoins, de graves revers ternissent considérablement l’image du régime, et renforcent une opposition extérieure (Victor Hugo) et intérieure. Le pari de la lutte contre la Prusse pour redonner un certain lustre à l’Empire, précipite en fait sa chute. Il se termine ainsi en 1870 après la défaite de Sedan. La perte de l’Alsace-Lorraine et les considérables indemnités dues à l’Empire allemand créé à la faveur de l’avantage pris par la Prusse, conduisent à un ressentiment national fort (la Revanche).
7.De la Trosième République à la LibérationLa guerre de 1870 entraîne la chute du Second Empire et le retour à la république, après l’insurrection de la Commune de Paris. Le Second Empire avait évolué vers un régime parlementaire, et son héritage est en partie repris par la IIIe République. Après quelques années d’hésitation, la Troisième République est finalement confirmée en 1875, la pratique des institutions en faisant un régime d’assemblée.
Sous la Troisième République, la France étend son empire colonial, dont la conquête avait commencé sous les monarchies du XIXe siècle (Afrique occidentale et équatoriale, Maroc, Tunisie, Madagascar, Indochine).
Sortie victorieuse, mais au prix de souffrances démographiques et économiques immenses de la Première Guerre mondiale, la France connaît une période de crise économique et politique dans les années 1930. La défaite de 1940 conduit à l’attribution par vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci remplace la république par un État français contesté par la France libre du général de Gaulle jusqu’en 1944.
8.Après la guerreLa libération verra se reformer un Gouvernement sous la direction du Maréchal Pétain. L'année 1945 sera pour la France terrible : le pouvoir n'est pas clairement défini. Une personnalité entre en jeu : Joséphine de Beauharnais, de la même famille que l'épouse de Napoléon I. Par des démarches républicaines, lui sera confié le gouvernance du pays grâce à son charismatisme. Par unanimité par le Parlement, elle l'instaurera le régime impériale le 19 novembre 1946. Le régime va se durcir peu à peu et les pleins pouvoirs lui sont attribués le 12 mai 1947. Elle règne toujours sur la France, officiellement Empire de France.