ROYAUME DE BELGIQUERésidence royale : château du BelvédèreOrigineIl fut construit au en 1788 par l'architecte tournaisien Auguste Payen pour Édouard de Walckiers, receveur général et conseiller des Finances des Pays-Bas autrichiens. Il n'était à l'origine qu'un pavillon de campagne avec une vaste rotonde.
Vivant en exil à Paris, Edouard de Walckiers s'empêtre dans la débâcle de la Révolution brabançonne qu'il finance en vain, et meurt ruiné. Sa demeure laekenoise, d’un classicisme épuré, est vendue par ses héritiers à Jean-Baptiste Cartinel. Ambitieux, ce dernier agrandit la propriété à 8 hectares et la surnomme désormais - miracle de l’autosuggestion - le petit Laeken.
A son décès, en 1854, elle est rachetée par François-Philippe de Haussy (1789-1869). Avocat et homme d’affaires hennuyer, il a participé à la création d’usines dans la métallurgie, la verrerie et la céramique. Au moment d’être nommé premier gouverneur de la Banque nationale de Belgique grâce à son ami Walthère Frère-Orban (1850), il abandonne ses mandats politiques de sénateur et ministre de la Justice pour se consacrer exclusivement à sa nouvelle tâche qu’il remplira avec talent jusqu’à sa mort. Il signe de sa main les billets de banque mis en circulation par l’institution qu’il dirige, alors qu’ils ne sont pas encore reconnus comme moyen de paiement légal. Le nouveau propriétaire, très fortuné, agrandit l’arrière de la villa, y ajoute des annexes et un belvédère à coupole qui lui a donné son nom actuel.
Entrée dans le patrimoine royal belgeLe 29 octobre 1867, aux termes de longues négociations toujours empreintes de courtoisie, le domaine est racheté pour 500.000 francs-or (1,75 million d’€) par Léopold II. Alors que le roi avait d’abord songé à y installer sa sœur, l’impératrice Charlotte, pendant la saison d’hiver, de Haussy y séjournera finalement jusqu’à sa mort. Un peu plus tard, Léopold II, qui n’envisage plus d’usage particulier pour la propriété, accepte de l’amputer largement au profit du parc royal de Laeken.
Les souverains y ont vécu pendant les restaurations du château de Laeken, victime d'un important incendie en 1890. Le Belvédère devient propriété de la Donation royale en 1903. Au début du XXe siècle, le Belvédère est occupé par la princesse Clémentine (fille cadette de Léopold II et de Marie-Henriette) avant son union avec le prince Napoléon Victor Napoléon.
Palais royal de BruxellesHistoire :Afin d’offrir au souverain, le roi Guillaume Ier des Pays-Bas une résidence digne de son rang à Bruxelles, où il est censé résider une année sur deux, les deux hôtels centraux, situés de part et d’autre de la rue Héraldique, ont été agrandis et réunis par un bâtiment central à colonnade. Pas moins de trois architectes de la Cour – Ghislain-Joseph Henry, Charles Vander Straeten et Tilman-François Suys – ont oeuvré à ce bâtiment entre 1815 et 1829.
Tandis que Léopold Ier s’accommode sans trop de mal à ce palais qui se révèle peu pratique pour la réception, son successeur, Léopold II, est plus exigeant. Pour lui, « les Palais royaux sont des bâtiments destinés non seulement à loger le Roi et sa famille, mais aux réceptions et aux cérémonies publiques, qui incombent à celui qui représente la Nation. » Dès sa prestation de serment, il commande d’importantes transformations à son architecte, Alphonse Balat : restauration de l’aile droite où il compte installer ses appartements, aménagement des salles et des galeries d’apparat pour les réceptions dans la partie gauche avec, à l’étage, des appartements pour les hôtes étrangers. Ce premier programme d’urgence est achevé dès 1872. Restait à s’attaquer à « l’horrible façade » avant de l’édifice, selon les propres termes du monarque. Au moment de racheter l’hôtel Belle Vue, situé à l’angle de la place Royale, qu’il veut arrimer à son palais, Léopold II parvient à convaincre la ville de Bruxelles de lui céder un morceau du parc de Bruxelles en échange du financement, par l’État, du réaménagement de la place des Palais et de la création des jardins à créer devant le palais royal. Le budget prévu à cet effet en 1903 englobe, habilement, une enveloppe pour l’achèvement des façades du palais, confié à l’architecte Henri Maquet. Les travaux débutent l’année suivante par la démolition de la façade de Suys, offrant ainsi les salons d’apparat et les chambres éventrés aux badauds ébahis. Mais le chantier s’éternise et engloutit l’argent du contribuable belge. À la mort du souverain, en 1909, le programme n’est pas terminé alors qu’il a déjà coûté plus cher que prévu. Octave Flanneau succède alors à Henri Maquet mais se contente d’achever ce qui avait déjà été entamé.