Samedi 12 Janvier 1951, Basilique Saint - Pierre
Il faisait froid en ce samedi matin, mais la ferveur réchauffait les croyant massés sur la Place Saint - Pierre qui priaient pour le salut du défunt Pape dont on célébrait en ce jour les funérailles. A l'intérieur de la vaste Basilique Saint - Pierre, l'Office est,dirigé par le Cardinal - Doyen Viktor von Kreiss et concélébré par l'ensemble du Sacré- Collège.
D'importantes personnalités étaient présentes, au premier rang desquelles on trouvait la Reine du ¨Portugal et le Roi de Grèce très grands nombres de prélats de la Sainte- Eglise se trouvaient également là, donnant à la nef des couleurs chamarrées.
L'Office avait commencé et le Cardinal- Doyen accomplissait un à un les gestes du rite chrétien, qui devait beaucoup au défunt Pape depuis sa fixation plus précise au Concile de Rome. Le Saint - Père avait été placée sur un haut catafalque, devant l’Autel. Il reposait dans un cercueil de bois travaillé et que la Congrégation des Cardinaux avait fait fermé à l'aide de clous d'argent la nuit précédente, après la fermeture des Portes de la Basilique aux fidèles.
Au moment de l’homélie, ce fut son Eminence cardinal le Camerlingue Pacelli Eugenio qui prononça l’homélie :
«Chères frères et soeurs,
Aujourd'hui, la lecture de l’Evangile nous a donné un bel exemple de la noblesse de la Foi des Saints. Quand le Santurion qu'avait fait prisonnier Jésus, lui demanda s'il avait peur pour sa vie, Jésus, le premier des serviteurs de Dieu, avait comme seule réponse «Non, car j'ai confiance en Dieu, et en ses Parole d’amour». Quel bel exemple.
Dans nos jours, chères frères et soeurs, avec tous les problèmes que ces terres d’Allemagne, de France et d’Autriche qui ont connu la guerre, la persécution des fidèles, nous avons des fois la tentation de nous demander, comme j'ai pu attendre dans nos rues, où est Dieu et pourquoi il permet tout ça? Mais l'Eglise nous montre la façon de voir justement, et de voir comment Dieu a tourné toujours Son regard aimable sur les pauvres de ce monde, sur nous, dans l'heure de la nécessité.
Vous avez vu l'hérésie Allemande et Française envers les Autrichiens, vous avez vu les persécutions des chrétiens, comme Saint- Pierre et Saint - Paul et les premiers Saints ont vu, et vous avez vu comme la Foi a retourné, les chrétiens ont vaincu les ennemis de l'Eglise, et comme l'espoir retourna au coeur du peuple, car Dieu ne nous oublient pas, car il est notre Père.
Trop de nos frères en Autriche ont vu le chômage, la pauvreté, et ont pensé qu'avant la vie était plus facile. C'est faux. Avant la vie était plus sombre, et la pauvreté était
plus qu'aujourd'hui, parce qu'elle était plus que la pauvreté matérielle: elle était pauvreté de l'âme. Comme peut-il vivre un peuple sans l'amour de Dieu?
Comme survivre sans l'espoir de la Parole de Dieu, et la Parole du Christ qui nous a dit « Et Moi je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde»? La réponse est simple: seule la Foi nous donne la force nécessaire pour vivre. Tous nous souffrons, mais rappelez-vous de que ce monde n'est qu'un vallée de larmes, et répétez avec le Christ, et avec toute l'Eglise, votre Sainte Mère, «j'ai confiance en Dieu, et en sa Parole de salvation».
Amen»
Le recueillement et l'émotion étaient à son comble dans la Basilique Saint - Pierre. En ce jour de deuil, la chrétienté toute entière était unie. L'Office avait duré près de trois heures et allait maintenant s'achever. Le Cardinal- Doyen venait une dernière fois de bénir le cercueil que l'on allait maintenant transporter dans les Cryptes Patriarcales en procession réduite.
Seuls quels rares élus, Cardinaux, prélats, représentants des Princes Apostoliques s'était vu confirmer par Mgr Zoltan Zartenberg, Evêque titulaire et Maître des Célébrations Liturgiques, le privilège d'assister à la mise en terre. Des gentilshommes huissiers de la Cour Pontifical avaient fait leur entrée dans la Basilique et soulevaient maintenant le cercueil. Ils étaient précédés par les Cardinaux qui avaient pris la tête de la procession, croix pastorale en tête, et qui chantaient des cantiques pour implorer l Dieu d'accueillir le Pape auprès de lui. Derrière suivaient les privilégiés admis dans les Cryptes.
Les chants repris en choeur résonnaient sous les hautes voûtes de cryptes où reposait le quasi totalité des cinquante-six Pape qui s'étaient succédés à la suite de Saint- Pierre sur son Trône. La légende de la Chrétienté défilait ici et la vie de Alexandre IX s'y arrêtait. Là commençait l'histoire.